Projets de films
Projets de films
Comme beaucoup de réalisateurs, Philippe de Broca a travaillé sur des films qui n’ont jamais vu le jour.
En 1964, alors qu’il termine Un Monsieur de Compagnie, et s’apprête à partir en Asie pour y tourner Les Tribulations d’un chinois en Chine, Philippe de Broca évoque deux projets qui lui tiennent à cœur, l’adaptation des Voyageurs de l’impériale de Louis Aragon et un film sur le suicide.
« Souvent, je le répète, un livre se prête mal à la transposition cinématographique. Il constitue un carcan. Mais, s’agissant de l’ouvrage d’Aragon, je pense que le carcan serait léger à porter. Comme il l’a été, j’imagine, pour le réalisateur du Guépard, cet admirable film presque muet. Peut-être d’autres romans me séduiraient-ils. Mais j’avoue que je lis peu. Il n’est guère que trois auteurs de ce siècle que je connaisse bien : Radriguet – mais l’effort n’a pas été grand ! – Céline et Aragon.
J’envisage également un film sur le suicide avec Dalio dans le rôle principal. Ce sera l’histoire d’un homme sans réussite, et dont le suicide seul se révélera être à la hauteur de ses rêves de puissance. L’acte par lequel un être met fin à ses jours fait partie de ma conception de la liberté. Il représente même, à mes yeux, le summum du libre-arbitre. C’est un aboutissement qui me paraîtrait logique, si par malheur je devais un jour perdre pied dans ma profession. »
Source : Figaro Littéraire. 1964
Philippe de Broca à propos de « Chère Louise » (vidéo)
Philippe de Broca
à propos de « Chère Louise »
De passage à Carcassonne en 1990, alors que sort un livre collectif consacré à son œuvre (éditions Henri Veyrier), Philippe de Broca parle de l’échec de Chère Louise, tandis que Philippe Noiret évoque une anecdote du tournage de L’Africain.
Interview de Philippe de Broca à propos des « 1001 Nuits » (vidéo)
Interview de Philippe de Broca
à propos des « 1001 Nuits »
Le 11 avril 1990, à l’occasion de la sortie des 1001 nuits dans les salles françaises,Philippe de Broca s’exprimait à la télévision et revenait sur ses motivations au cinéma : « Pendant longtemps, j’ai fait des films en pensant qu’il ne fallait pas que je choque ma maman, mais aujourd’hui, je ne veux pas choquer mes enfants. Mais au fond, c’est mon tempérament. Je n’aime pas l’érotisme, je n’aime pas la violence, et alors, il me reste le rire. »
Autour du « Paris de Michel Audiard »
Michel Audiard et Philippe de Broca
Le livre Le Paris de Michel Audiard, paru aux Editions Parigramme, consacre plusieurs pages à L’Incorrigible et à Tendre Poulet, deux des quatre collaborations entre Michel Audiard et Philippe de Broca. Rencontre avec l’auteur Philippe Lombard.
D’où vient l’idée du livre ?
De l’éditeur Parigramme. J’avais soumis un projet sur Jean Gabin et Paris, mais ils cherchaient quelqu’un pour écrire « Le Paris de Michel Audiard ». J’ai sauté sur l’occasion. J’adore Audiard et son cinéma, j’avais déjà écrit un petit livre sur « Les Tontons flingueurs » et je connaissais sa vie, ses liens avec la capitale.
Comment ou pourquoi Audiard et de Broca ont-ils commencé à travailler ensemble ?
Cela a failli se produire au début des années 1960. Le producteur Bob Amon avait suggéré à de Broca de collaborer avec le dialoguiste à la casquette. Mais influencé par la Nouvelle Vague et sous l’influence intellectuelle – de son propre aveu – de Truffaut et Chabrol, il a refusé. En 1975, le même Amon lui dit que Audiard est au fond du trou et que c’est le bon moment pour travailler avec lui. En effet, à cette époque, Audiard croule sous les dettes, ses derniers films en tant que réalisateur n’ont pas marché. De Broca a changé d’avis sur lui et accepte.
C’était pour L’Incorrigible ?
Oui, un film sur le mensonge, destiné à l’origine à Lino Ventura. Ils sont partis à Dourdan chez Audiard, qui a dit à de Broca : « On va parler un jour ou deux pour voir si ça colle entre nous. » Et ça a collé ! Même si pendant l’écriture, un événement tragique s’est produit et pas des moindres : la mort dans un accident de voiture de François, le fils d’Audiard. Philippe a voulu se retirer mais Michel l’a obligé à rester et à continuer le travail. Et c’est un des films les plus drôles d’Audiard…
Ont-ils la même vision de Paris ?
Je pense, oui. Ils n’adorent pas les lignes droites, la modernité, les grands ensembles. Le Paris de Tendre poulet, par exemple, est très « ancien », typique, les planchers craquent, les peintures s’écaillent, on trouve des pharmacies d’autrefois, des usines abandonnées… La caméra se déplace dans l’amphithéâtre de la Sorbonne, au quai des Orfèvres, à la salle Wagram, rue Mouffetard…
Quel est le film du duo que vous préférez ?
J’ai une affection toute particulière pour Tendre poulet avec Philippe Noiret et Annie Girardot. C’est drôle parce que Audiard définissait à la sortie le film comme une « tragi-comédie-sentimentalo-policière-à-suspense-souriant ». C’est exactement ça !
Quand Philippe de Broca faisait l’acteur…
Quand Philippe de Broca
faisait l’acteur…
Philippe de Broca a plusieurs fois fait des apparitions dans ses films, et dans les films de ses amis. On ne peut pas vraiement les comparer à celles d’Alfred Hitchcock, car elles sont pour la plupart invisibles là où celles du Maître du suspense étaient devenues un passage obligé, un gag…
La première fois où l’on peut apercevoir Philippe de Broca, c’est dans Le Beau Serge, réalisé par Claude Chabrol en 1958. Philippe de Broca est assistant réalisateur sur ce film, et apparaît en compagnie de Claude Chabrol dans une petit scène face à Gérard Blain et Jean-Claude Brialy.
Également assistant sur Les Quatre Cents Coups, il apparaît lors de la scène de la fête foraine, en compagnie du réalisateur François Truffaut.
En 1960, il réalise son premier film, Les Jeux de l’amour, et apparaît comme figurant dans la scène du cabaret « Le Bateau mouche », un paquet de lessive à la main.
Deux ans plus tard, il crie « Les Aristocrates à la Lanterne » dans Cartouche.
Dans Les Veinards, en 1963, dont il signe l’un des sketches, il est un passant qui se prend une affiche sur la tête.
L’année suivante, il tient un véritable rôle dans Les Petites Demoiselles, un court-métrage de Michel Deville, tourné pour la télévision, où il joue un jeune homme timide, face à Macha Méril et Françoise Dorléac.
En 1966, dans Le Roi de cœur, il est le jeune Adolf Hitler et donne la réplique à Daniel Boulanger, scénariste du film, mais qui faisait aussi un peu l’acteur à cette époque là : « J’ai fais Adolf Hitler car l’acteur prévu n’arrivait pas à prononcer sa réplique en allemand ».
D’autres fois, c’est avant tout pour des raisons économiques qu’il fait le « figurant ». Ainsi, il se teint les cheveux en blond pour Le Diable par la queue, où est un campeur suédois le temps de quelques scènes.
Dans Le Magnifique, il est l’un des deux plombiers qui passent chez François Merlin, et qui seront assassinés par Bob Sinclar au Mexique. Dans le même film, on peut aussi le deviner dans la scène d’ouverture, lorsque l’agent secret est dans la cabine téléphonique. Il passe à deux reprises devant la cabine et on peut deviner son reflet dans la vitre.
Philippe de Broca a aussi joué les metteurs en scène, dans Le Cinéma de Papa de Claude Berri en 1971, et dans Meilleur espoir féminin de Gérard Jugnot en 2000.
Les Caprices de Marie au cinéma
Les Caprices de Marie au cinéma
Le cinéma Les Fauvettes à Paris propose le mardi 1er mars une soirée « Schnock fait son cinéma ». Le magazine propose deux films, Clara et les chics types de Jacques Monnet, et Les Caprices de Marie de Philippe de Broca, en versions restaurées.
La soirée a été préparée par Sylvain Perret et Les Caprices de Marie sera présenté par Jérôme Wybon. Le film, sorti en 1970, marque la dernière collaboration entre Philippe de Broca et Daniel Boulanger, avant leurs retrouvailles 18 ans plus tard, sur Chouans !
Quand « L’Homme de Rio » était nominé aux Oscars !
Quand L’Homme de Rio
était nominé aux Oscars !
L’Homme de Rio a connu un si grand succès critique et publique aux États-Unis, à sa sortie en 1964, que le film s’est retrouvé nominé aux Oscars l’année suivante pour le meilleur scénario original, entre Mario Monicelli et les Beatles ! Mais l’actrice Deborah Kerr remit la prestigieuse statuette cette année-là à Grand méchant loup appelle, avec Cary Grant et Leslie Caron…
Films nominés :
Grand méchant loup appelle (Father Goose) de Ralph Nelson, scénario de S. H. Barnett, Peter Stone et Frank Tarloff
Les Camarades (I Compagni) de Mario Monicelli (Italie), scénario de Age Scarpelli et Mario Monicelli
L’Homme de Rio de Philippe de Broca (France), scénario de Jean-Paul Rappeneau, Ariane Mnouchkine, Daniel Boulanger et Philippe de Broca.
Le Procès de Julie Richards (One Potato, Two Potato) de Larry Peerce, scénario de Orville H. Hampton et Raphaël Hayes
Quatre Garçons dans le vent (A Hard Day’s Night) de Richard Lester (G.-B.), scénario de Alun Owen
Le Diable par la queue sur Comédie + le 18 février
Le Diable par la queue sur Comédie + le 18 février
Comédie + diffuse demain soir, jeudi 18 février Le Diable par la queue à 20h50.
Le film fait suite à l’échec du Roi du Cœur en 1966 et le sketch La Révolution française dans Le Plus vieux métier du monde en 1967. Tourné durant le mois de juin 1968, il met en scène Yves Montand dans son premier rôle de comédie. Il est accompagné à l’écran par Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Marthe Keller, Claude Piéplu, Maria Shell et Madeleine Renaud, plutôt rare au cinéma à cette période.
Philippe de Broca dira d’elle dans une interview à la sortie du film : « Au début, je disais « Madame Renaud » et rien n’a marché comme je le voulais. J’ai applaudi, l’ai invitée à dîner, puis le lendemain, je l’ai tutoyée, et je lui ai envoyé une grande claque sur les fesses ! Elle est redevenue cette débutante qui prépare son examen de conservatoire et tout a désormais marché comme sur des roulettes. »