Présentation du « Roi de cœur » par Alexandra de Broca et Bernard Payen (vidéo)
« Le Roi de cœur » au Champo
Présentation du Roi de cœur par Alexandra de Broca et Bernard Payen (de la cinémathèque française) au cinéma le Champo à Paris le 27 janvier 2017. Michelle de Broca, la productrice du film était dans la salle.
Bonus du Dvd / Blu-ray au « Roi de cœur »
Bonus du DVD/ Blu-ray
du « Roi de cœur »
Edition DVD / Blu-ray du Roi de cœur par L’Atelier d’images en restauration 4k :
Entretien exclusif avec Pierre Lhomme (HD)
Le directeur de la photographie du Roi de cœur revient sur son amitié avec Philippe de Broca, et évoque l’accident d’Alan Bates sur le plateau, illustrés par des images de tounage inédites.
Entretien exclusif avec Michèle de Broca (HD)
La productrice du Roi de cœur revient sur le tournage du film et sur l’échec du film à sa sortie, avant qu’il ne devienne un film culte aux États-Unis.
Les comédiens sur le tournage
Michel Serrault, Julien Guiomar, Geneviève Bujold, Jean-Claude Brialy, Pierre Brasseur, Daniel Boulanger et Micheline Presle évoquent sur le tournage, dans leur costume, la personnalité si particulière de Philippe de Broca.
Le monde irréel de Philippe de Broca
Quelques jours avant la sortie du film, Philippe de Broca parle de son univers cinématographique.
La bande annonce originale du film (HD)
La maison de Vert
La maison de Vert
Passionné de jardin, et n’aimant pas la ville, Philippe de Broca achète en 1969 une ferme dans le village de Vert dans les Yvelines.
Passionné de jardin, et n’aimant pas la ville, Philippe de Broca achète en 1969 une ferme dans le village de Vert,dans les Yvelines.
La maison, composée de deux corps de bâtiment, d’un porche avec pigeonnier et d’un hectare de jardin est bordée par une rivière, la Vaucouleurs. La maison devient son lieu de résidence permanente, son havre de paix et d’inspiration et ce, jusqu’à sa mort. Il n’a plus besoin de voyager (mais il a son Land Rover dans le garage au cas où…) et trouve désormais le même bonheur dans son jardin que dans les savanes africaines !
La maison n’avait pas de nom ; on allait à Vert, tout simplement… Et on y trouvait Philippe dans son jardin, à bêcher, bouturer, planter ou, les jours de pluie, dans sa serre à préparer ses semis. Écolo avant l’heure, il n’achetait jamais de semences et passait son temps dans les jardins voisins à voler graines ou racines qu’il oubliait dans les poches de son jean. On y rencontrait vivant en liberté, poules et oies qui, élevées dans le jardin, suivaient Philippe comme un chien suivrait son maître et ce jusque dans la cuisine !
A l ‘arrivée de son troisième enfant Philippe a reconnu qu’un poulailler serait plus raisonnable, à la fois pour récupérer les oeufs et pour éviter de mettre les pieds dans les fientes, quand les oies ne se baignaient pas dans la piscine ! Il y eut aussi des chevaux, des poneys, un cochon, des chats, des colombes blanches… Tous ces animaux vivaient en parfaite harmonie n’obéissant qu’au maître des lieux.
Mais enfin, et surtout, il y avait ses chiens ! Dans les premières années ce furent des teckels qui suivaient Philippe sur les tournages, ou en ville, et même quand il montait à cheval. Puis ce fut le tour de labradors, des blonds ou des noirs.
Qui ne se souvient dans le village de Vidocq, de Gitane, ou de Julie ? Le jardin n’étant pas clos, les chiens franchissaient la rivière pour aller chasser dans les champs aux alentours, sans laisse et sans collier. Les chiens, comme leur maître, devaient vivre au gré des saisons et au gré de leur plaisir. Un jour, arrivant de Paris sans prévenir, Philippe trouva son labrador Vidocq dans la piscine, incapable d’en sortir, avec le jardinier portugais (qui ne savait pas nager) tentant de tirer la bête hors de l’eau, le poids de Vidocq risquant d’entraîner le malheureux Julio dans l’eau.
Finalement, il y eut plus de peur que de mal, à partle revêtement déchiqueté par les griffes de la bête affolée qu’il fallut changer.
L’ancienne grange avait été transformée par Philippe en une immense pièce à recevoir et tous ses amis, ou ceux avec qui il tournait, répondaient à l’appel sachant qu’il y aurait de l’amitié, du vin, de bons repas, un billard en hiver, un barbecue et une piscine en été… Parfois les invités ne se connaissaient pas et se retrouvaient à aider dans la cuisine ou à bricoler une urgence. Ils devenaient alors intimes, unis par la personnalité du maître de maison. N’a-t-il pas fait dire à Jean-Pierre Cassel, son double à l’écran dans Les jeux de l’amour : « de l’herbe, du soleil, les artichauts et des amis… »
Philippe était un homme pressé, toujours entre deux projets, deux voyages, ou deux peines de cœur mais son amour de la vie, sa curiosité intellectuelle et son goût d’apprendre, l’emportaient sur sa peur du temps qui passe, « ce temps qui nous salit » comme il le fait dire dans Julie pot de colle.
Les amis partis, Philipe s’installait à la tâche : mettre par écrit puis en images son univers. Il réunissait ses chiens autour de lui, un bon feu de bois, du papier, son stylo (toujours le même), des ciseaux et commençait à rédiger des scènes issues de son imaginaire, ou de son quotidien. Lorsqu’il était en panne d’inspiration, il repartait dans son jardin, ou se réfugiait dans une pièce où trônait un imposant train électrique. Conçu par lui avec son fils ou les amis de passage, il nécessitait toujours des réparations urgentes ! La concentration autour d’un rail dévié, d’un fil arraché, lui redonnait l’envie de dégringoler les escaliers quatre à quatre pour se remettre sur son prochain film. Le tout baignant dans les sonorités de la messe en si mineur de Bach qui le bouleversait et l’inspirait au point qu’il l’écoutait chaque fois qu’il rédigeait les prémices d’un film.
Il partageait son amour du jardinage avec ses voisins, un couple délicieux, qui supportaient de vivre sans barrière entre eux. Les chiens vivaient chez eux quand Philippe s’absentait en oubliant de les prévenir. Maislorsque Philippe revenait subitement avec une bouteille de blanc, il se faisait pardonner en un clin d’œil…
Il fut longtemps conseiller municipal du village mais ne racontait à ses amis qu’une seule anecdote : la journée des vieux du village à l’émission de Michel Drucker, comme si le quotidien d’une mairie ne méritait pas d’être mentionné. Pourtant il fut attentif et sérieux à la tâche… En revanche il parlait très souvent d’une de ses passions qu’il avait réussi à faire partager aux habitants de Vert : les feux d’artifices ! Il avait pris des cours d’artificier (vrai ou légende peu importe), aussi était-il en charge le 14 juillet du tir du feu d’artifices et il le faisait avec le même entrain que s’il l’avait tiré place de la Concorde. Les feux explosaient sous ses pieds, lui brûlaient les cheveux, mais il était heureux, heureux comme un enfant émerveillé par la nuit étincelante…
Mais ce bonheur s’est éteint avec la maladie et la porte de Vert s’est refermée laissant sa famille, ses proches et ses trois chiens orphelins…
Heureusement il nous reste ses films, miroir de sa personnalité unique.