Hommage à Henri Lanoë
Hommage à Henri Lanoë (1929-2024)
Henri Lanoë vient de nous quitter, à l’âge de 94 ans. C’était un grand ami de Philippe de Broca et un de ses proches collaborateurs.
« Henri était un homme très calme et posé avec un humour assez sarcastique », témoigne aujourd’hui Alexandra de Broca. « C’était aussi un fin observateur des humains. Remarquable photographe, formidable musicien et pianiste. Il s’éteint entouré de l’amour, de ses deux enfants et de sa femme. »
Ils s’étaient rencontrés pendant la guerre d’Algérie, en 1955, au Service cinématographique des armées. « Le pire était de ne jamais savoir quand nous allions réintégrer la métropole », se souvenait Lanoë. « C’était une obsession permanente : notre retour à Paris. Philippe ne souhaitait plus être opérateur même si c’était sa formation. Dès cette époque, il avait une vision claire de son idéal : il serait réalisateur. » Devenu monteur, Lanoë va assurer cette fonction sur pas moins de douze films de de Broca (parmi lesquels « Les Caprices de Marie », « La Poudre d’escampette », « Le Magnifique », « Le Cavaleur », « L’Africain », « Le Bossu »…). Il travaillera aussi beaucoup pour Jacques Deray.
Le réalisateur Gérard Krawczyk lui a rendu hommage sur le site de la CST (Commission supérieure technique de l’image et du son) :
« Henri Lanoë nous a quittés.
Il était surtout connu comme monteur. Je devrais utiliser le présent parce que son immense talent, qui a accompagné et contribué à créer tant de chefs-d’oeuvre cinématographiques, est éternel.
Parmi la cinquantaine de films dont il a signé le montage, je citerai « Yoyo » de Pierre Étaix, « Le Voleur » de Louis Malle, « Le Magnifique » de Philippe de Broca, « Peur sur la ville » d’Henri Verneuil, « Monsieur Klein » de Joseph Losey, « La Menace » d’Alain Corneau, « Un papillon sur l’épaule » de Jacques Deray, « Le Cavaleur » de Philippe de Broca, Malevil et « Les Quarantièmes rugissants » de Christian de Chalonge, « On ne meurt que deux fois » de Jacques Deray, « Baptème » de René Ferret, « I…comme Icare » et « Mayrig » d’Henri Verneuil, « Le Bossu » de Philippe de Broca…
Il est aussi le compositeur de « La Belle Vie » de Robert Enrico, du « Voleur » de Louis Malle et des « Quarantièmes Rugissants » de Christian de Chalonge.
Et également le scénariste d’ »Un monsieur de compagnie » de Philippe de Broca, de « l’Homme de Marrakech » de Jacques Deray et de son propre film qu’il réalisa en 1967, « Ne jouez pas avec les martiens ».
J’ai croisé Henri de trop rares fois où je n’ai pas osé l’approcher tant mon admiration pour lui était grande.
Aujourd’hui, au nom de la CST, nous adressons à sa famille et à ses proches, nos sincères condoléances et nos affectueuses pensées. »