L’Incorrigible
– 1975 –
Victor, escroc de talent, déborde toujours d’imagination lorsqu’il s’agit
de mettre au point des « affaires fructueuses ». À peine sorti de prison, il
dérobe avec la complicité volontaire de Camille, son père spirituel,
et involontaire de Marie-Charlotte, un triptyque du Greco…
Résumé
Victor Vauthier sort de prison, où il vient de passer trois mois pour escroquerie. Il reprend illico ses activités, en louant pour la quatorzième fois consécutive l’appartement de son ex-maîtresse, puis en vendant un bateau-passoire à un gogo dont il séduit l’épouse, avant de réintégrer le domicile de son (prétendu) oncle Camille, une roulotte sise sur un terrain vague de la banlieue parisienne.
Il reçoit peu après la visite d’une déléguée permanente d’assistance post-pénale, Marie-Charlotte Pontalec, qui l’emmène aussitôt déjeuner dans un grand restaurant. Il y est tant accaparé par des « affaires » qui l’obligent à endosser diverses identités que la jeune femme désespérant de pouvoir l’interroger, le convoque pour le lendemain dans son bureau.
À l’issue de l’entretien, Victor emmène Marie-Charlotte dans son « univers » : un petit cirque de plein air où il tient spontanément le rôle du bonimenteur, avant de participer avec les gitans à une veillée dans une église désaffectée. Émerveillée, charmée, la jeune femme conduit ses nouveaux amis au musée de Senlis, dont son père est le conservateur, pour leur faire admirer un splendide triptyque, une Passion peinte par Le Greco.
Aussitôt alléché, Camille décide de le voler : les Pontalec éloignés par une fausse invitation du Ministre de la Culture, Victor emmènera Marie-Charlotte à l’opéra pendant que Camille et son ami Raoul décrocheront le triptyque. Mais la jeune femme décide de dîner chez elle avec l’escroc qui, obligé de faire diversion, ne peut la séduire comme elle l’escomptait.
L’affaire cependant réussit, et le tableau est restitué au gouvernement contre une forte rançon dont parvient à s’emparer la rusée Marie-Charlotte qui fait une proposition au trio : jouir du butin avec elle ou ne pas en jouir du tout.
C’est ainsi que Victor, Raoul et Camille se retrouvent sous les palmiers avec les Pontalec. Écœuré de voir se volatiliser « son » argent et s’évanouir ses rêves de sauver le Mont-Saint-Michel de l’ensablement, Camille quitte sa cage dorée…
Au bord de la baie du Mont-Saint-Michel où il a installé sa roulotte, il est bientôt rejoint par Victor, qui lui annonce qu’il vient de vendre son site favori à un type qui passait par là…
Interprètes
Jean-Paul Belmondo : Victor Vauthier
Geneviève Bujold : Marie-Charlotte Pontalec
Julien Guiomar : Camille
Charles Gérard : Raoul
Daniel Ceccaldi : le préfet de police
Capucine : Hélène
Andrea Ferréol : Tatiana Negulesco
Michel Beaune : le ministre des Affaires culturelles
Alberto Simono : Monsieur Pontalec
Pascale Roberts : Adrienne
Maria Meriko : Madame Florinda
Dora Doll: la caissière du bar des artistes
Marc Dudicourt : le gardien du ministère
Roger Riffard : le deuxième chauffeur de taxi
Maurice Travail : le fonctionnaire des finances
Catherine Alric : Catherine
Maurice Auzel : Paulo
Madeleine Barbulée : la dame pipi
Philippe Brizard : l’expert en tableaux
Véronique Dancier: l’hôtesse du Plazza
Robert Dalban : Freddy
Gérard Dournel : le premier chauffeur de taxi
Anna Gaylor : Madame Pontalec
Catherine Lachens : fille au bureau des éducateurs
Laure Moutoussamy : la deuxième prostituée
Jean-Pierre Rambal : Lucien le domestique d’Hélène
Bernadette Robert : Lucette
Élisabeth Teissier : Sybille l’épouse de Robert
Ibrahim Seck : le ministre africain
François Viaur : le portier de la prison
Equipe
Production : Les Films Ariane –Mondex Film – Cerito Film- Simar
Producteurs : Alexandre Mnouchkine, Georges Dancigers
Producteur associé : Alexandre Mnouchkine
Scénario : Michel Audiard et Philippe de Broca d’après le roman Ah… mon pote ! d’Alex Varoux
Dialogues : Michel Audiard
Directeur de la photographie : Jean Penzer
Opérateur : Jean-Paul Schwartz assisté de François Lartigue et Michel Coteret
Montage : Françoise Javet assistée de Michel Catonné
Musique : Georges Delerue
Lyrics : Herminie
Ingénieur du son : Daniel Brisseau assisté de Gérard de Lagarde
Décor : François de Lamothe
Décorateur : Éric Moulard assisté de Jacques Bufnoir
Ensemblier : Robert Christidès
Accessoiriste : Raymond Le Moigne
Costumes : Paulette Breil, Francesco Smalto pour Jean-Paul Belmondo, JH Farel pour Geneviève Bujold
Maquillage : Charly Koubesserian
Coiffeur : Marc Blanchard
Directeur de production : Raymond Leplont
Régisseur général : Nicole Carmet
Assistants-réalisateurs : Jean-Claude Ventura, Patricia Eberhard
Script : Élisabeth Rappeneau
Photographe : Vincent Rossell
Attaché de presse : René Chateau
Détails
Durée : 95 minutes
Tournage : 21 avril – 20 juin 1975
Extérieurs : Paris et région parisienne
Distribution : G.E.F. – C.C.F.C.
Sortie à Paris : 15 octobre 1975
Box- office : 767 478 entrées en 17 semaines dans 14 salles parisiennes
Bande annonce
Photos
À savoir
- Il s’agit de la première collaboration de Philippe de Broca avec le scénariste-dialoguiste Michel Audiard. « Nous ne nous connaissions pas. On s’est donc dit : « On va parler un jour ou deux pour voir si ça colle entre nous. » Tout de suite, il me fait lire un bouquin qui s’intitule Ah… mon pote ! d’Alex Varoux, dans lequel il est question d’un vol de tableau et il m’invite à venir chez lui à Dourdan. » L’écriture est marquée par la disparition d’un des fils d’Audiard dans un accident de voiture. Mais cette tragédie n’interrompt pas pour autant le travail des deux auteurs. « On s’est remis au boulot à deux heures de l’après-midi ! Évidemment, tous ses copains sont passés, Blier, Carmet, les gens du métier… C’est cette après-midi-là qu’on a inventé les masques, les déguisements, les folies de ce film, et trois semaines plus tard, le scénario était bouclé. Pendant tout ce temps-là, il n’a montré aucune émotion. » (Michel Audiard les grandes étapes du p’tit cycliste de Jean-François Doisne, Michel Lafon, 1996.)
- Le personnage de Victor Vauthier, ce mythomane flamboyant, c’est un peu Michel Audiard lui-même, comme l’explique Jean-Paul Belmondo. « Avec de Broca, on avait envie de raconter l’histoire d’un menteur, et Michel, sur une histoire de menteur, il démarrait au quart de tour, il avait des situations plein les tiroirs. Il pouvait se trouver devant n’importe qui : il mentait avec un aplomb extraordinaire… Il était un peu comme les grands escrocs… » (Ibid.)
- La voix de la cantatrice que Victor Vauthier vient applaudir au théâtre Mogador dans Herminie de Berlioz n’est pas celle de son interprète Andréa Ferréol mais celle de Micheline Grancher. « Du chant, dit l’actrice, je sais tout, comment se tenir, rentrer le diaphragme, comment placer la voix, comment arrondir les lèvres et amplifier la cavité buccale ! Je sais tout, sauf chanter ! » Son imitation est tout de même plus vraie que nature, au point que Belmondo et le producteur Alexandre Mnouchkine sont venus la féliciter. (La Passion dans les yeux de Andréa Ferréol, L’Archipel, 2016)