Cartouche
– 1962 –
Voleur de grand chemin, Cartouche parcourt la France en prenant aux riches
pour donner aux pauvres, avec sa bande de brigands et la belle Vénus.
Jusqu’au jour où il rencontre la femme de son ennemi l’intendant…
Résumé
Dominique est un fort habile tire-laine. Mais, révolté par les méthodes injustes et tyranniques de l’affreux Malichot, le chef de la truanderie, il brave son autorité. Il n’échappe à sa vengeance qu’en s’engageant, sous le nom de Cartouche, dans l’armée, où il suscite aussitôt la sympathie de deux pittoresques individus, la Taupe et la Douceur. Mais les aléas de la gloire militaire conviennent mal aux trois nouveaux amis, qui désertent, non sans s’être emparés des sacs d’or destiné au paiement de la solde du régiment.
Après avoir délivré une jeune bohémienne, Vénus, prisonnière des gendarmes, ils se rendent au repère de Malichot que Dominique supplante sans mal en distribuant son butin aux truands qui aussitôt l’acceptent pour chef. Ceux-ci ont désormais pour règle de ne s’attaquer qu’aux grands. Dès lors, ce ne sont que mises à sac de riches demeures, pillages d’églises, attaques de greniers à grain, prises de caisses d’impôts royaux, etc. Chaque méfait est signé d’un fier « C ».
L’émoi est grand chez les gens de Gaston de Ferrussac, d’autant que Cartouche est fort populaire et qu’il échappe constamment aux argousins. Mais l’audacieux brigand, fasciné par la femme de son ennemi, Isabelle de Ferrussac, s’est mis en tête de la séduire. De fait, il néglige Vénus, abandonne quasiment ses compagnons et multiplie les coups d’éclat sans butin pour les beaux yeux de la belle, à laquelle il fixe rendez-vous dans un lieu isolé.
Il y est capturé par les hommes du lieutenant, prévenus par la suivante d’Isabelle. Cependant, la puissante escorte qui emmène Dominique est attaquée par les truands qu’entraîne et enflamme Vénus. L’entreprise réussit, mais la bohémienne est tuée. Alors que la fête bat son plein chez les Ferrussac, où toute la noblesse locale célèbre la capture du bandit, Dominique fait irruption à la tête de sa troupe, le corps inerte de Vénus dans les bras. Il couvre le cadavre des bijoux pris aux invités, et le place dans un carrosse qu’il immerge dans les eaux d’un lac. Puis, lui et ses hommes s’enfoncent dans la nuit vers leur destin : les mains du bourreau…
Interprètes
Jean-Paul Belmondo : Dominique dit Cartouche
Claudia Cardinale : Vénus
Odile Versois : Isabelle de Ferrussac
Jess Hahn : la Douceur
Marcel Dalio : Malichot
Jean Rochefort : la Taupe
Philippe Lemaire : Gaston de Ferrussac
Noël Roquevert : le sergent recruteur
Jacques Charon : le colonel
Lucien Raimbourg : le Maréchal
Jacques Ballutin : « Capucine », le moine
Pierre Repp : Monsieur de Griffe
Jacques Hilling : l’aubergiste
Paul Préboist : le premier gendarme
René Merlic : Petit Oncle, le tavernier
Madeleine Clervanne : Pierrette, la suivante
Raoul Bilrey : un homme de Cartouche
Equipe
Production : les films Ariane – Filmsonor – Mondex Film (Paris) / Vidès (Rome)
Producteurs : Alexandre Mnouchkine, Georges Dancigers
Producteur délégué : Georges Dancigers
Scénario : Daniel Boulanger, Philippe de Broca avec la collaboration de Charles Spaak
Dialogues : Daniel Boulanger
Directeur de la photographie : Christian Matras (DyaliScope – Eastmancolor)
Opérateur : André Domage
Montage : Laurence Méry assistée de Raymonde Guyot
Musique : George Delerue
Ingénieur du son : Jean Rieul assisté de Marcel Corvaisier et Fernand Janisse
Décor : François de Lamothe assisté de René Calviera et Frédéric de Puy
Ensemblier : Robert Christidès
Accessoiristes : Raymond Lemoigne, Henri Berger
Costumes : Rosine Delamare
Costumière : Georgette Fillon
Maquilleur : Marcel Bordenave
Coiffeuse : Huguette Lalaurette
Régisseur général : Éric Geiger
Assistants-réalisateurs : Georges Pellegrin, Joseph Drimal, Jean-Claude Giuliani, Eduardo Fiori
Scripte : Andrée François
Attaché de presse : Georges Cravenne
Photographie : Raymond Voinquel
Maître d’armes : Claude Carliez
Conseiller hippique : François Nadal
Générique : Jean Fouchét F.L.
Détails
Durée : 115 minutes
Tournage : 17 juillet au 6 octobre 1961, Studios Épinay
Extérieurs : Béziers, Pézenas, Ermenonville et région parisienne
Distribution : Cinédis
Sortie à Paris : 7 mars 1962
Box-office : 180 301 entrées en cinq semaines dans trois salles parisiennes
Bande annonce
Photos
À savoir
- Alors qu’il travaille sur une adaptation des Trois Mousquetaires (avec Jean-Paul Belmondo en d’Artagnan), Philippe de Broca apprend par le producteur Alexandre Mnouchkine que le projet est abandonné car un film concurrent a pris de l’avance sur eux. « Finalement, c’était peut-être bien car tout le monde en connaît l’histoire », reconnaît le cinéaste. « Alors, je dis : « Très bien ! On va faire autre chose, un truc que personne ne connaît, un sujet de cape et d’épée épatant. Un truc qui pétarade, avec un titre qui pète. Tiens : Cartouche ! C’est formidable ça, ça va faire du bruit, c’est épatant ! On a raconter l’histoire de Cartouche, un brigand au grand cœur. » C’est tout. Je ne savais rien encore de Cartouche. » (Philippe de Broca, Henri Veyrier, 1990)
- [à ne pas lire avant de découvrir le film] Selon Alexandre Mnouchkine, le succès de Cartouche aurait pu être plus grand encore si le personnage de Claudia Cardinale n’avait pas été tué à la fin. « Ça a beaucoup déçu les jeunes, alors que cette fin est très belle. Nous ne pouvions pas résister à cette beauté, alors nous l’avons gardée mais ça nous a fait du tort. Nous aurions sûrement fait 50 % d’entrées en plus avec une autre fin ! Nous avons reçu des lettres. « Mais comment osez-vous détruire ce merveilleux couple ? » Nous nous faisions engueuler à la radio, partout. « Ce merveilleux film qui se termine comme ça ! » C’était en 1962, les gens ne réagissaient pas de la même manière qu’aujourd’hui. Il leur fallait un happy end avec le baiser final du vainqueur. » (Belmondo de Philippe Durant, Robert Laffont, 1993)
- [à ne pas lire avant de découvrir le film] Le tournage étant très gai, Jean-Paul Belmondo a un peu de mal à exprimer de la tristesse lors de la scène de la mort de Vénus. « Je n’ai pas le cœur à pleurer. Je viens à peine de sortir une vanne et ma partenaire pouffe alors qu’elle doit rendre son dernier souffle. Pour m’aider à afficher un visage grave et malheureux, Broca me gratifie d’un étrange conseil : « Pense à un autobus. » Je crois que ça a marché, puisque l’on ne voit pas mon bonheur à l’image. » (Mille vies valent mieux qu’une de Jean-Paul Belmondo, Fayard, 2016)